lundi 31 juillet 2017

Pourquoi la bourse canadienne est si mauvaise cette année?

Vous avez reçu vos relevés de placement pour les 6 premiers mois de 2017. Avez-vous remarqué le rendement généré par vos actions canadiennes?

En fait, la bourse canadienne a été l'un des marchés boursiers les moins performants de la planète pour les 6 premiers mois de l'année. Voici un tableau produit par la Banque Nationale qui résume la situation :


Le tableau affiche des indices de la firme MSCI (Morgan Stanley Capital International) qui reproduisent le rendement des marchés boursiers. En haut, vous avez l'indice mondial des pays développés qui a généré 9,5% de rendement brut en 6 mois. Ensuite, les pays développés sont découpés en cinq composantes : États-Unis, Canada, Europe, Asie (sans le Japon) et Japon. Le Canada est celui avec le rendement le plus faible sur 6 mois à 0,9%.

Dans la partie du bas du tableau, vous avez l'indice mondial des marchés émergents qui a produit 14,7% en 6 mois. Il est ensuite scindé en trois composantes : Europe Moyen Orient Afrique (EMOA), Amérique latine et Asie.

Pourquoi le marché canadien a moins bien performé?

Pour comprendre, il faut regarder la composition de la bourse canadienne. Sur le graphique suivant, fourni par Standard and Poor's, on constate que le deux principaux secteurs sont les services financiers (représente 34,5% de l'indice) et l'énergie (20%).

Quel a été le rendement pour les 6 premiers mois de ces deux secteurs? Selon un tableau provenant de la Banque Nationale, on remarque que le secteur financier a généré 0,5% de rendement et le secteur de l'énergie -14,3%.


Comment expliquer ces rendements?

Secteur énergie

Pour le pétrole, il existe plusieurs indices pour mesurer son prix. Le plus pertinent pour nous est le WTI (West Texas Intermediate ou Light Sweet Crude Oil) qui est le standard utilisé par la bourse des matières premières New York Mercantile Exchange. Son prix est passé de 53,72$ le baril en début d'année à 46,04$ au 30 juin. Voici le graphique de sa variation depuis le début de l'année jusqu'au 28 juillet qui est fourni par le Globe and Mail :


Le prix du pétrole a baissé en raison d'une surabondance de production sur le marché. Les pays, producteurs de pétrole (Organization of Petroleum Exporting Countries), ont mis en place une entente pour diminuer leur production pour soutenir les prix. Toutefois, les États-Unis, grâce au pétrole de schiste, compense la baisse de production maintenant ainsi la pression à la baisse sur les prix. Le graphique en bas à gauche, provenant de la Banque Nationale, présente la croissance de la production aux États-Unis.


Il ne faut toutefois pas désespérer. Les experts de la Banque Nationale prédisent un hausse du prix du pétrole pour atteindre 49$ à la fin de l'année. À la fin juillet, il a déjà atteint ce niveau.

Secteur services financier

Le secteur financier a été affecté par :
  1. la quasi faillite de Home Capital Group, une société spécialisée dans les prêts pour ceux ayant été refusés par les banques traditionnelles;
  2. le prix élevé des maisons dans les marchés de Toronto et Vancouver;
  3. le niveau d'endettement élevé des canadiens.
Pour appuyer l'item 2, voici un graphique provenant de la firme Bloomberg qui compare la progression récente du prix des maisons entre les États-Unis et le Canada.


En lien avec l'item 3, le BIS (Bank of International Settlements qui est la banque des banques centrales) indique que le niveau de consommation pour la dette au Canada en comparaison avec l'économie atteint un seuil critique lorsque supérieur à 10. Selon la première colonne du tableau, trois pays sont dans cette situation : 
  • le Canada avec 14,1;
  • la Chine (et Hong Kong); 
  • la Thaïlande.
À ce niveau, ils prédisent un risque de récession d'ici trois ans selon une probabilité de 66%.


Bref, il y a une crainte d'augmentation du défaut de paiement des prêts par les consommateurs avec l'augmentation des taux d'intérêt.

Conclusion

Il ne faut pas se fier à nos émotions et fuir. Les experts, de la Banque Nationale, prédisent une hausse de la bourse canadienne de 5% d'ici la fin de l'année. 

Il est également important de réviser la composition de son portefeuille. On constate qu'une diversification judicieuse géographiquement, selon votre capacité à tolérer le risque, peut bonifier le rendement de votre portefeuille.

Je vous donne plus d'information dans la prochaine publication. Abonnez-vous pour connaître la suite.

Pour une information spécifique à votre situation, contacter un conseiller financier.

Stéphane Déry
Représentant autonome
Conseiller en sécurité financière
Représentant en épargne collective
auprès d'Investia Services financiers inc.
stephdery@gmail.com

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